« Die Weise von Liebe und Tod des Cornets » au T2G

Article de Pierre-Alexandre Culo

« Echos troubles, les voix trop lointaines de la poésie organique. »

La rencontre entre la poésie de Rilke, Die Weise von Liebe und Tod des Cornets, et la chorégraphe belge est une rencontre une nouvelle fois atypique, qui émeut comme elle indiffère. Une rigueur extrême qui ouvre pleinement les sens comme elle clôt brutalement l’imaginaire, cette nouvelle création est avant tout une rencontre personnelle et singulière entre le spectateur, le texte et le mouvement.

DieWeise_2© Anne Van Aerschot

Le travail d’Anne Teresa de Keersmaeker s’intéresse aux différentes structures artistiques qui se confrontent, se rencontrent afin de faire émerger de nouveaux chemins, des possibilités de traverse, comme une ouverture et une réinvention de sens et de perception. Au sein d’un large plateau nu, au sol recouvert d’une matière poussiéreuse, le texte et les mouvements sont offerts dans une simplicité rigoureuse et austère. Son approche du mouvement est avant tout géométrique, dans l’altération du motif de répétition et profondément brut. La chorégraphe ne tente pas d’illustrer ou adapter la poésie de Rilke, mais d’approfondir une résonance corporelle de l’essence poétique du texte.

DieWeise_1© Anne Van Aerschot

Les possibilités de rencontre et de musique du texte sont déployées : lecture, mouvement, musicalité à la flûte traversière, tout y passe. De l’hypnose à la somnolence, les chorégraphies de Keersmaeker font partie de ces objets artistiques qui doivent être vécus. D’une qualité et rigueur esthétique évidente, cette création semble pourtant viser une audience au regard pointu et expérimenté. Malgré une chorégraphie formelle et sobre, l’approche organique du texte apparaît davantage complexe que sensorielle et universelle.

 

Die Weise von Liebe und Tod des Cornets
Chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker
Avec Anne Teresa De Keersmaeker, Michaël Pomero
Texte Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, Rainer Maria Rilke
Traduction française Jean Torrent
Musique Opera per flauto, Salvatore Sciarrino, (Immagine fenicia ; Allaure in una lontananza)
Musique live Chryssi Dimitriou
Lumières Luc Schaltin
Costumes Anne Catherine Kunz,
Graphisme Casier/Fieuws
Assistante artistique Femke Gyselinck
Dramaturgie Vasco Boenisch
Conseiller artistique scénographie,Michel François
Son Alban Moraud, assisté par Aurianne Skybyk

Du 25 au 29 novembre 2015

Théâtre de Gennevilliers
41 avenue des Grésillons
92230 Gennevilliers
http://www.theatre2gennevilliers.com