« SHOCHIKU GRAND KABUKI : IROMOYÔ CHOTTO KARIMAME KASANE / NARUKAMI » Initiation au Kabuki

Petit cours d’histoire : 2018 marque le 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France, ainsi que le 150ème anniversaire du début de l’ère Meiji (merci Google).

Pourquoi cette précision ? A cette occasion, les deux pays organisent les Japonismes 2018, soit huit mois de cultures japonaise à découvrir à Paris et ailleurs (mais surtout à Paris). Peinture, art de la table, et, ce qui nous intéresse maintenant, du théâtre, avec la présentation de théâtre Kabuki à Chaillot.

C’est donc deux pièces, faisant partie des « «Kabuki Jûhachiban » (ou les Dix-huits plus grandes pièces de Kabuki, en français), qui sont proposés : Iromoyô Chotto Karimame Kasane, romance illégitime entre le samouraï Yoemon et sa belle amante Kasane, et Narukami, où la princesse Kumo no taema piège un moine cupide afin de libérer les dragons porteurs de pluie.

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Cet article n’est pas une critique théâtrale au sens strict : il convient de préciser la difficulté de juger le théâtre Kabuki par des yeux français. Le Kabuki, théâtre traditionnel japonais est un art extrêmement codifié, centré sur un jeu d’acteur spectaculaire et souvent outré, des maquillages exacerbant les traits des personnages, et la présence de chants et de danses tout au long des pièces. De nombreux codes indiquent des moments importants, les styles de jeu peuvent différer entre les pièces (Narukami, par exemple est une pièce emblématique du style de jeu aragoto). C’est pourquoi il peut être complexe d’apprécier toute les subtilités
de cet art.

Heureusement, le théâtre Chaillot met à disposition un audioguide extrêmement bien fait, permettant de suivre les pièces et les points importants du jeu Kabuki sans problème.

Ceci étant dit, on se plonge avec délice dans ce Japon ancestral. Les costumes magnifiques, les musiciens et chanteurs présents sur scène, le décor simple et beau comme une estampe, tout concourt à nous plonger dans ces terres de dragons et princesses. Les tambours, accompagnant la pièce (pour symboliser l’eau qui coule ou la violence d’un personnage) pulsent et nous emporte.

La précision du jeu d’acteur, la pureté de leurs mouvements : c’est une ambroisie sensorielle.

Alors certes, on ne conseille pas ces pièces à tous. Le rythme lent peut en rebuter certains. Le style de jeu, si l’on est pas averti, est étrange.

Mais pour les amoureux du Japon, ou tous ceux qui veulent découvrir un autre style de théâtre, ces Japonismes là sont à découvrir.

Informations pratiques

Avec
Nakamura Shido II, Nakamura Shichinosuke II et les interprètes de la compagnie Shochiku

Dates
Du 13 au 19 septembre 2018

Durée
2h40

Adresse
Chaillot – Théâtre national de la Danse
1 place du Trocadéro
75116 Paris


Informations

https://www.theatre-chaillot.fr/fr