« [FMTM In] MUE  »  Des ténèbres à la lumière : un corps à corps saisissant 

Au commencement, une scène plongée dans le noir total. Quelques minutes insolites pour une entrée dans la matière : vibrations, sons minéral et étrange produits en live par Jérémie Bernard. Sur l’écran, une traversée en images, formes indicibles, jets et éclats percés de halos lumineux symbolisant un cosmos en formation. Les sens en éveil, le spectateur voit surgir de ce magma une jeune femme portant un corps inerte. Naufragée entre la vie et la mort, cette mue inanimée se livre à un corps à corps saisissant. Carine Gualdaroni guide les mouvements en douceur et par quelques élans une danse à deux s’initie sur scène. Dans la semi-obscurité et les nuées vaporeuses, l’effigie est d’un réalisme déconcertant et les points de contacts renforcent l’effet miroir. Quelle émotion provoque ces corps semblables sortis des ténèbres : le vivant et l’inerte ? Une rencontre improbable qui convoque l’au-delà, interroge notre humanité et les contours des corps (physiques, hybrides et métaphoriques). Cette enveloppe charnelle dont on a du mal à se défaire devient un lieu de passage et de transformation. Entre ombres et lumières, ce solo onirique marque fortement les esprits lors de cette 19ème édition du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières.

Créé fin 2016, « Mue » est une histoire émouvante, un parcours initiatique qui trouble la relation entre l’animé et l’inanimé, le matériel et l’immatériel, l’obscurité et la lumière. Carine Gualdaroni chorégraphie et interprète avec minutie la femme mystérieuse qui passe en silence d’un corps à l’autre. Sa manipulation de la marionnette et son engagement corporel donnent la sensation de réel au spectateur. L’artiste Claire Heggen du Théâtre du Mouvement a accompagné cette création dans la dramaturgie et la gestuelle. Univers en mutation, métamorphoses, lumières et matières nourrissent la dramaturgie. Depuis 2012, la compagnie Juste Après met en jeu le corps avec d’autres corps, objets, matériaux, marionnettes. Un langage constitué d’images, de matières, de figures qui prennent vie par le mouvement. Avec « Hybrides » dernière création 2017, la compagnie poursuit une recherche d’engagement du corps au service d’un corps marionnettique, à l’échelle humaine. Cette forme courte de 20 minutes sera présentée les 9 et 10 décembre au Festival Mimésis à l’IVT et en avril 2018 à la Nef. « Mue » et « Hybrides » interrogent notre manière d’habiter l’espace, notre façon d’investir les contours déterminés par nos corps et les enjeux physiques que représente cette mise en mouvement. Deux expériences inédites à découvrir.

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© Baptiste Le Quiniou

Informations pratiques

Conception et interprétation
Carine Gualdaroni
Accompagnement artistique : Claire Heggen
Scénographie : Anne Buguet
Assistante scénographe : Camille Drai
Costumes : Olivia Ledoux

Avec
Musique live: Jérémie Bernard
Construction marionnette: Carine Gualdaroni, Pascale Blaison, Agnès Bovis

Dates
Du 16 au 17 septembre 2017

Durée
50min

Adresse
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes
Rue du Théâtre
08000 Charleville-Mézières


Informations et dates de tournée 

http://ciejusteapres.com

http://www.festival-marionnette.fr