Article d’Ondine Bérenger
Le sourire de l’artiste
« Mirong » désigne le sourire de perfection atteint à l’apogée de la danse dans la tradition coréenne. Doil et Choyoung apprennent tous deux la danse de cour et tombent amoureux. Attiré par la danse populaire masquée, Doil s’attire les foudres de son père adoptif qui, par colère le castre. Le jeune homme part alors apprendre la danse populaire auprès de saltimbanques. Choyoung, en signe de désespoir, se coupe la langue. Quarante ans plus tard, tous deux se retrouvent et, mélangeant leurs danses, atteignent le Mirong.
© Jean Couturier
Ce spectacle est une belle introduction à la culture coréenne, présentant à la fois ses danses et types de jeu théâtral traditionnels. La lente précision de la danse aristocratique de cour contraste avec la vivacité joyeuse et parfois grossière des saltimbanques masqués et de leurs danses imagées. Dotés d’une très grande expressivité, les artistes de la troupe See-sun nous livrent cette histoire sans parole évoquant les relations entre le destin, l’art et l’amour. Compte tenu du fossé culturel séparant la Corée de l’Occident, la lecture du spectacle n’est pas toujours claire, et, si l’on en comprend les grandes lignes, on peut néanmoins aisément se retrouver confus vis-à-vis de ce qui se passe au plateau. Fort heureusement, le programme du spectacle détaille le sens de chaque scène afin de permettre au spectateur une bonne compréhension.
© Jean Couturier
L’esthétique particulière des costumes, du jeu et de la mise en scène est captivante pour ceux qui souhaitent découvrir un genre nouveau de performance scénique.
Mirong est un voyage culturel aisément abordable et joyeusement déroutant.
Mirong
de la compagnie See-sun
mise en scène Hong Lanju
avec Jinsu Kyung, Pyungho Kim, Gayoung Jung, wonjong Jo, Gangmi Lee, Jungguk Lee, Jingi Hong
du 7 au 30 juillet 2016
Présence Pasteur
13 rue du Pont Trouca
84000 Avignon