"JAMAIS PLUS", on peut changer mais rester un traître

Jamais plus, mise en scène Geoffrey Lopez © Léo Paget

Inspiré d’une histoire vraie, Jamais plus nous interpelle sur l’innocence, ce qu’est servir son pays et l’endoctrinement.
Servir son pays, est-ce aller dans le sens de sa politique ou dans celui de l’intérêt de ses habitants ?
Comment, au nom de l’endoctrinement, peut-on devenir un faux allié de sa famille que l’on renie et trahit ? Comment, au nom de la résistance, peut-on devenir un traître à la nation ?
L’endoctrinement peut s’initier par les plaisirs partagés d’une jeunesse dans la nature, en bord de mer, une découverte pour Franz qui reproche au père de ne pas l’y avoir amené avant…

Alors que le nazisme est en marche dans l’Allemagne d’avant-guerre, Franz Weissenrabe, un garçon ordinaire est irrésistiblement séduit par la jeunesse hitlérienne. Il devient aussi progressivement le jouet du fascisme, un bon petit soldat, prêt à tout, y compris à dénoncer son père lorsque celui-ci veut aider des Juifs à s’enfuir. Face à la violence de l’arrestation de la famille juive et de son père, Franz va rompre avec tout ce qu’il affectionnait et rejoindre Hans et Sophie Scholl au sein du mouvement résistant « La Rose Blanche » jusqu’à ce qu’il devienne à nouveau un traître, plus celui de sa famille mais de sa nation.

La mise en scène est sobre : l’essentiel repose sur Antoine Fichaux dont la présence est forte dans toutes les facettes de son personnage. Issu du carnet écrit à sa mère depuis sa cellule, le monologue n’en paraît pas un, tant le jeu de l’acteur est vivant et sincère. Ses changements de posture sur scène sont toujours justifiés et servent le point de vue du discours. Le lieu de la scène brumeuse comme les gradins des spectateurs au début, accueille les différentes époques et plusieurs événements marquants de la vie contrastée du jeune Franz. Les portes de l’imaginaire de chacun s’ouvrent et incitent à la réflexion sur l’individu et son environnement. Les papiers déchirés s’envolent comme des flocons…

La cerise sur le gâteau est la disponibilité de l’acteur à la fin de la représentation pour échanger avec les spectateurs. Après une formation à l’école de l’acteur Côté cour sous la direction de Jean-Baptiste Berton, Antoine Fichaux rejoint la compagnie des Âmes en scènes.
N’hésitez pas à voir ce spectacle ! Vous ne serez pas déçus.