Juste un souvenir, mise en scène Gérard Vantaggioli © G. V
« Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu, ce dont je me souviens c’est de ces amoureux qui ne regardaient rien autour d’eux. » Quelle que soit la génération, nous avons toutes et tous une ou plusieurs petites mélodies douces ou mélancoliques qui se rappellent à nous à certains moments de notre vie. Ces chansons venues d’une époque lointaine ou plus récente, ces rengaines d’un autre temps que l’on se prend parfois à fredonner sans trop savoir pourquoi.
C’est à partir de cette matière que s’est construite la rencontre artistique entre Myriam Boyer et Gérard Vantaggioli. Dans un espace flottant, lieu d’attente, quai de gare suspendu entre deux correspondances, une femme reconstitue la trame de souvenirs lointains, avant, peut-être de prendre un autre train qui la conduira vers une destination inconnue. Métaphore des voies incertaines que suit parfois la vie, en fonction du jeu complexe des aiguillages.
Parfois, l’apparition fantomatique d’un amant – interprété par Philippe Vincent – vient suspendre le fil de la mémoire, ou aider à mieux le dérouler. Ambiguïté des sentiments et de l’existence. Myriam Boyer est une grande funambule suspendue sur ce fil et nous donne accès à toute la complexité de cette femme à l’heure du départ vers un ailleurs, mais surtout à l’heure des souvenirs. Il y a donc dans ce travail un rapport à double sens avec le passé, que l’on cherche à se remémorer afin peut-être de pouvoir le laisser derrière soi.
Le spectacle est justement construit à partir de textes de chansons de Jean Cocteau, Boris Vian, Jacques Prévert, Raymond Queneau, Jean Renoir ou encore Francis Carco, dites, et non pas chantées, par Myriam Boyer. La musique s’est envolée et ne restent que les paroles, mais de manière si subtile qu’on en oublie que ce sont des chansons et que l’on se retrouve pris par la poésie des mots de ces grands auteurs. Dans sa mise en scène, Gérard Vantaggioli sculpte l’espace de cette remémoration, notamment grâce au travail précis de création lumière de Franck Michallet, pour un instant suspendu sur le fil des souvenirs.
Juste un souvenir, mise en scène Gérard Vantaggioli © G. V
Informations pratiques
JUSTE UN SOUVENIR
Festival OFF d’Avignon du 7 au 29 juillet 2023
Auteur(s)
Jean Cocteau, Boris Vian, Raymond Queneau, Jean Renoir, Francis Carco…
Mise en scène
Gérard Vantaggioli
Avec
Myriam Boyer, Philippe Vincent
Régisseur Yann Struillou
Création lumière Franck Michallet
Durée
1h10
Dates
Du 7 au 29 juillet 2023 au Théâtre Le Petit Chien, dans le cadre du Festival Off d’Avignon
Adresse
Théâtre Le Chien Qui Fume
75, rue des Teinturiers
84000 Avignon
Informations complémentaires
Théâtre Le Chien Qui Fume
www.chienquifume.com
Festival OFF d’Avignon
www.avignonleoff.com
