Article de Richard Magaldi-Trichet
Robes magiques…
Dans les recherches symbolistes de la scène théâtrale parisienne de la fin du XIXe siècle, la danseuse américaine Loïe Fuller avait hypnotisé les foules par sa « Danse serpentine » et était devenue la muse de Mallarmé. La danseuse avait imaginé une robe avec deux baguettes qui prolongeaient ses mains pour lui imprimer d’étonnants mouvements.
© Martin Argyroglo
Olga Maciejweska garde le souvenir de cette robe pour son spectacle Bombyx Mori. Ici, en fait, elles sont trois danseuses et trois robes noires, et virevoltent dans de fascinantes métamorphoses, passant de nageoires ondulantes de poissons exotiques à des ailes d’oiseaux fantastiques. Dans ce dialogue fascinant le corps peut ainsi devenir objet et se transformer en créatures hybrides.
© Martin Argyroglo
On peut regretter toutefois une certaine longueur dans la mise en obscurité de la scène, et une certaine redondance dans les figures proposées. La magie du tableau final éblouit à nouveau par la diversité de ses créatures étranges, mais un certain resserrement de l’ensemble serait peut-être à envisager.
Bombyx Mori
Conception Ola Maciejewska
Développement et interprétation Amaranda Velarde Gonzalez, Keyna Nara et Olga Maciejewska
Dispositif lumière et son original Thomas Laigle, Ola Maciejewsja
Réalisation des costumes Valentine Solé
les 22 et 23 novembre 2016
dans le cadre de New Settings#6 de la Fondation Hermès d’entreprise
Théâtre de la Cité Internationale
17 Boulevard Jourdan
75014 Paris