« DARIUS », Une odeur de voyage

Darius mise en scène André Nerman © Jean-François Delon

Claire engage Paul, un célèbre créateur de parfum pour relever le défi de permettre à son fils Darius de faire un voyage olfactif à défaut de pouvoir se déplacer. S’aidant des lieux et des êtres aimés par Darius, ils vont à la recherche de la trace olfactive pour combler le fils à travers l’évanescent, le volatile et toutefois persistant parfum des choses et des êtres qui touche aux émotions de chacun. Épopée sensorielle, la pièce nous livre une leçon de vie.

Ne pas se lamenter sur ce qui manque à Darius dont la maladie dégénérative ne lui laisse que peu de marge pour goûter à la vie mais utiliser ce qui reste, l’odorat pour encore et toujours avoir envie de vivre de merveilleux instants. C’est ce pari que fait une mère aimante en allant trouver un nez à la dérive après le décès de sa femme. Une folle aventure olfactive va naître autour de ce trio dont la force est l’alliance autour de la recherche du parfum qui pourra émouvoir Darius.

Chacun à son bureau pour correspondre avec l’autre, Claire et Paul se rencontreront quelques fois. La lumière les éclaire tour à tour, l’un part quand l’autre arrive. Ce chassé-croisé épistolaire délicat, sensible et complice créera une histoire où la lumière s’invite à chaque fois que la réussite du parfum contenu dans la fiole de Paul revient de Darius aux deux protagonistes soudés par leur quête olfactive. Les vibrations de l’espoir les tiennent.

Dans un décor sobre où la lumière éclaire chaque acteur à son tour, la musique de Laurent Clergeau est à la hauteur de la délicatesse du spectacle qui nous émeut dans sa grâce soulignée par un extrait de Marcel Proust, Du côté de chez Swann auquel nous pensons inévitablement. « Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »

Publié aux Éditions Riveneuve/Archimbaud, Darius, prix Durance-Beaumarchais SACD, écrit par Jean-Benoît Patricot, est créé au Festival d’Avignon en 2016 puis repris au théâtre des Mathurins dans une mise en scène d’Anne Bouvier. (Tournée et reprise à la Comédie des Champs-Élysées avec la nomination aux Molières pour Clémentine Célarié et adaptation à la télévision, Les films de l’instant, par Mesdames productions).

Créée il y a 3 ans, l‘association « Et si on allait au théâtre » permet la diffusion de spectacles vivants dans différentes villes en France et à l’étranger avec la promotion de la langue française, le travail sur l’Histoire, la Transmission et le Devoir de Mémoire.

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Darius mise en scène André Nerman © Jean-François Delon

Informations pratiques

DARIUS

Auteur(s)
Jean-Benoît Patricot

Mise en scène
André Nerman

Interprétation
Catherine Aymerie et François Cognard

Scénographie Stéphanie Laurent
Création lumière Kosta Asmanis
Création musicale Laurent Clergeau
Production « Et si on allait au théâtre »
Coréalisation Théâtre Lucernaire

Dates
Du 6 mars au 28 avril 2024 au Théâtre du Lucernaire, Paris
Du mardi au samedi à 21h et dimanche à 17h30

Durée
1h20

Adresse
Théâtre Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris

Informations complémentaires

Théâtre Le Lucernaire
www.lucernaire.fr