En robe verte, la chanteuse Noémie prend place et accueille le public de mélodies qui soudain déraillent, comme si la diva s’était muée en clown. Elle s ‘éclipse et la femme restée seule, Liza en doudoune, short et basket roses attend le début du spectacle en comblant le vide de sa voix fluette. Les cinq femmes s’avancent enfin dans la lumière à la manière d’un générique de film. Marcel arbore une perruque blonde et une tenue jaune, couleur symbolisant la tromperie. Marine en violet et Angèle en bleu viennent compléter ce feu d’artifice de couleurs et de haute voltige.
Chacune veut briller, être la meilleure mais sur le cadre aérien et le portique coréen, porteuses et voltigeuses s’envolent avec parfois des chutes et des bides retentissants. La chanson Lonely qui revient sans cesse fait état de la solitude des personnages et du temps qui passe. Chaque chapitre met en exergue une couleur et la saynète se rejoue avec des variations et certains clichés :excès, fragilité, doute, secret ou manque. Les rôles et les costumes s’échangent, une place à apprivoiser, dans la peau de l’autre un nouvel éclat jaillit. Y a-t-il de la place pour toutes ? Pour chacune ? Une femme est-elle de trop ? La connaissance de soi, la rencontre avec l’autre et ce qui le constitue sont nécessaires pour donner sens au groupe et le mener encore plus haut. Au-delà des rêves, l’unité du collectif, une vitalité incroyable et une grande humanité pour un résultat de toute beauté !
© Sébastien Armengol
Cette création à l’écriture collective met en relief les caractères des personnages et les fait évoluer autour de thèmes graves : identité, sexualité, poids de la société, peur de l’échec et mort. La dramaturgie est portée par les vides, solitudes d’individus qui cherchent leur place et n’arrivent pas à communiquer. Les excès/chaos sont traduits par des images fortes : actions désordonnées, tous vêtus de la même couleur, profusion de perruques, scène en pagaille. La mise en scène construite dans la représentation, laisse entrevoir les talents de chacun. Une ouverture du champ des possibles en multipliant les interactions, confrontations et improvisations. De la poésie avec la femme qui se poudre et une foule de sentiments à travers les différents rôles. Clowns, acrobates, danseurs, chanteurs avec ou sans banjo, des comédiens originaux et attachants qui donnent le rythme en s’accordant quelques pauses pour mieux repartir, toujours avec humour. L’univers déjanté et burlesque de la Compagnie Marcel et ses Drôles de Femmes ravit le public avec ses prouesses, ses chansons et sa bonne dose d’autodérision.
Informations pratiques
Auteur(s)
La cie Marcel et ses drôles de dames :
Noémie Armbruster, Marine Fourteau, Angèle Guilbaud, Liza Lapert, Alba Sarraute Pons et Marcel Vidal Castells
Mise en scène
Alba Sarraute Pons
Avec
Noémie Armbruster, Marine Fourteau, Angèle Guilbaud, Liza Lapert et Marcel Vidal Castells
Dates
Du 10 au 16 mai 2017
Durée
1h10
Adresse
Le Monfort
106 rue Brançion
75015 Paris