« FESTIVAL TEATRO A CORTE à Stupinigi »  Danse de vie et cavalcades féeriques : espace de liberté et de rêves à Stupinigi 

Au sud de Turin, le pavillon de chasse de Stupinigi, demeure préférée des Savoie est un fabuleux décor pour cette première étape estivale de « Teatro a Corte ». Fondé en 2007 et dirigé par Beppe Navello, le Festival entame sa onzième édition avec une programmation internationale qui fait la part belle aux compagnies françaises (six). Cette soirée accueillera deux d’entre elles : Dyptik et Quidams. Bien que leurs propositions soient différentes, respectivement en danse hip-hop et parade visuelle et poétique, l’espace investi à plus ou moins grande échelle, est un élément central. Source de contraintes et d’inspiration à la fois, quête d’idéal, il nous plonge dans des univers fascinants et une douce rêverie. Les images défilent mystérieuses et envoûtantes, portées par de brillants interprètes prêts à relever des défis techniques et artistiques dans ce cadre idyllique.

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© Domenico Conte

Une jeune femme pénètre sur une scène séparée en deux par une structure métallique grillagée de 4 mètres de haut. Elle s’y appuie et regarde le public avec défiance. Consciente de cet espace limité et exposé, elle se rebelle et entreprend une danse où la force du mouvement traduit ses émotions et libère peu à peu son corps. Un à un les protagonistes sortent du public et entreprennent un solo, affirmant leur personnalité puis se confrontant au groupe. Danses-luttes pour défendre le territoire, ensemble les six jeunes danseurs métissés (deux femmes et quatre hommes) vont trouver l’harmonie et s’élever plein d’espoir, accompagnés par la création musicale de Patrick De Oliveira. Dans cette configuration bi-frontale, le public à proximité est parfaitement intégré (à l’intérieur ou hors de l’enceinte). La compagnie stéphanoise Dyptik investigue le champ de la révolte à travers «D-Construction», création engagée de Souhail Marchiche et Mehdi Meghari, qui fait écho aux conflits dans le monde et à la place de la jeune génération. De cette danse vibrante et énergique, les identités jaillissent avec fulgurance et les corps se mêlent autour d’une construction métallique, espace cloisonnant et libérateur qui entraîne vers un ailleurs. La chorégraphie de Mehdi Meghari permet d’apprécier les différents styles de la danse hip-hop (breakdance, hip-hop, lock, house dance…) et les belles figures de ces interprètes talentueux.

Après une pause, c’est l’occasion de visiter cette résidence majestueuse aux pièces remarquables, chef d’œuvre baroque devenu aujourd’hui musée des Arts et de l’Ameublement. Devant la façade, surgissent d’étranges personnages vêtus de blanc, vénitiens de science-fiction. En quelques secondes, ces créatures se métamorphosent en chevaux fantastiques et lumineux guidés par un petit bonhomme « l’homme des pistes ». De sa plume, ce dresseur-poète trouve l’inspiration et mène cette imposante harde (structures gonflables de 3,5 m) dans des joutes et chorégraphies impressionnantes. Et voilà qu’un gigantesque cheval ailé s’avance dans les airs, une déambulation au milieu de la foule subjuguée. La création de Hal Collomb et Jean-Baptiste Duperray nous propose un voyage onirique dans «FierS à Cheval», une chevauchée féerique au cœur de la nuit et de notre imaginaire. La scénographie impeccable et de toute beauté, réalise des prouesses techniques au sol comme dans les airs. La création sonore originale de Serge Besset nous fait pénétrer dans l’univers des légendes et accentue la dramaturgie. Un rêve passe, place aux émotions, à la magie et au savoir-faire de la compagnie Quidams !

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© Domenico Conte

Durant ce premier temps fort du Festival « Teatro a Corte », découvrez une programmation multidisciplinaire et originale dans des lieux somptueux (Théâtre Astra et châteaux du Piémont). Le réemploi du patrimoine à travers le spectacle vivant a ouvert de nombreuses perspectives, touchant un large public et favorisant le développement de créations in situ avec notamment Ambra Senatore et Jérôme Thomas, artistes fidèles du festival. Les 7 et 8 octobre 2017 pour fêter les dix ans, un «best of» de l’histoire du Festival à la Venaria Reale à ne pas manquer. L’inauguration des Officine Grandi Riparazini (OGR), transformé en centre culturel turinois se déroulera les 16 et 17 décembre avec une fête de la Danse, orchestrée par Blanca Li.

 

Informations pratiques


D-Construction / Cie Dyptik

Chorégraphie
Mehdi Meghari

Avec
Elias Ardoin, Evan Greenaway, Samir El Fatoumi, Yohann Daher, Vanessa Petit, Émilie Tarpin-Lyonnet

Durée
35min

www.dyptik.com

FierS à Cheval / Cie Quidams

Auteur(s)
Hal Collomb et Jean-Baptiste Duperray

Mise en scène
Jean-Baptiste Duperray

Dessins & création des costumes
Géraldine Clément

Durée
35min

www.quidams.com