« INSULINE ET MAGNOLIA » de Stanislas Roquette, Aux racines d’une vocation

INSULINE ET MAGNOLIA de Stanislas Roquette auw éditions Actes Sud-Papiers, collection Au singulier, 2023

Stanislas Roquette est metteur en scène, comédien et formateur d’ateliers de pratique théâtrale et de prise de parole en public.

Ce texte a été écrit pour un seul en scène avec de multiples personnages, qui a été joué en février 2023 au Lavoir Moderne Parisien et au festival off d’Avignon en 2022.

Un texte autobiographique, pour revenir aux racines de son goût pour la poésie et de son engament dans le théâtre. Tout est toujours histoire de rencontre.

De souvenir en souvenir, nous allons tout au long de la lecture suivre le chemin qui a guidé Stanislas vers la poésie et le théâtre et tenter d’éclairer le titre de ce texte autobiographique.

Au cimetière du Bellay, au moment d’obsèques, Stanislas est happé par un souvenir. Un souvenir commun à beaucoup d’entre nous : la récitation de poésie devant la classe entière. Stanislas est interrogé mais il ne peut réciter la poésie. Il ne parvenait pas à apprendre les poèmes, il ne comprenait pas le sens des poèmes.
Ce premier souvenir en rappelle un second lorsqu’il était enfant de Chœur. S’il y a bien des paroles dont il se souvient sans les comprendre, c’est bien les chants religieux, qui, pour lui, avaient des airs de rock’n’roll et qu’il adorait chanter en boucle sans cesse. Jusqu’à un jour de ses 15 ans, où ces chants, sa musique intérieure, sa force intérieure, rappelle le troisième souvenir. Départ en vacances en voiture, son père lui demande de cesser de chanter à tue-tête. Il s’arrête mais est pris d’une envie incompressible d’uriner. Son père agacé, ne veut pas s’arrêter encore une fois et il dit « …tu prends une bouteille, tu pisses dedans ou tu te pisses dessus mais on ne s’arrête pas ! ». S’ouvre le chapitre du quatrième souvenir : réveil dans une chambre double d’hôpital du service des urgences. Cinquième souvenir : on lui annonce sa maladie à 15 ans, directement, sans précaution. Il est diabétique de type 1, insulino-dépendant. Sixième souvenir : le régime du diabétique présenté par la diététicienne du service de l’hôpital et du traitement à suive à vie. Apprentissage du dosage en insuline et des piqûres à se faire soi-même. « Matin bras, midi quatre heures ventre, soir cuisse, coucher fesse ». Retour à la vie quotidienne, au lycée : avalanche de questions des camarades et rencontre de Fleur qui lui dit qu’il a « une chance incroyable que tu as, de marcher tous les jours à côté de la mort ». Elle lui dit cette phrase en tenant dans ses mains un livre de théâtre, que remarque Stanislas. À la cantine, elle lui demande « Le sel de la vie » et lui dit « Magnolia ». Ils partent ensemble au Festival d’Avignon. À leur retour, la réalité de la maladie, la fin de la lune de miel. Le langage poétique de Fleur emplit la seconde partie du texte au travers des péripéties de cette rencontre, qui a accompagné la traversée de l’adolescence, de la maladie et ouvert le chemin de vie de l’auteur.

J’ai retrouvé dans ce livre le texte admirablement joué sur scène et ai pu relire des passages que je ne veux pas oublier. Une écriture claire, joyeuse, enfantine, poétique, qui réenchante la vie.

« Magnolia » : la beauté du féminin, la fidélité de l’amitié, la force de l’autre, du combat, symbole du renouveau”.

Informations pratiques

Auteur(s)
Stanislas Roquette

Prix
10 euros

Éditions Actes Sud
www.actes-sud.fr