Article de Richard Magaldi-Trichet
Que la bête vive…
Pas facile d’être une star du rock vieillissante, pas facile d’être un chanteur adulé et l’homme le plus photographié de France. Hélène François et Emilie Vandenameele ont décidé d’écrire et de nous livrer les confessions imaginées de notre Johnny national.
© beair Silencio 2016
Le chanteur seul sur scène, affalé tout d’abord sur une longue table où s’entassent les restes d’un repas bien arrosé, nous raconte, invente aussi peut-être. Qu’importe, au vu des bouteilles et carafes vides, ça sent la fin. De la soirée, de la carrière, tout se mélange…Prisonnier de son image et du regard du public, le chanteur a perdu son humanité. Il n’existe plus que dans nos yeux. Il est de l’autre côté du miroir et de la réalité.
© Manon AD. Mallet
Pierre-François Garel, qui a été nommé cette année aux Molières comme meilleur second rôle pour sa prestation très remarquée dans « Qui a peur de Virginia Woolf » nous présente un Johnny tout en nuances et violence. Son phrasé ciselé et naturel prouvent une fois de plus son grand talent à s’accaparer et faire sien son texte. Mais peut-être n’en a-t-il pas assez à se mettre sous la dent. La trame dramaturgique est quelque peu confuse et légèrement redondante. Un peu à l’image de la table de banquet peut-être également trop chargée…Un beau moment d’émotion cependant quand notre idole citant le titre d’une chanson reconnaît à mi-voix « j’ai oublié de vivre ». Le géant aux pieds d’argile a tombé le masque…
La dernière idole
Ecriture, mise en scène et scénographie Hélène François et Emilie Vandernameele Groupe ACM
Avec Pierre-François Garel
Ecriture physique Stéphanie Chêne
Création lumière Etienne Exbrayat
Création sonore Thomas Beau
Festival d’Avignon
du 7 au 17 juillet 2016
Artéphile
5bis rue du Bourg Neuf, Avignon