Article de Paula Gomes
Une comédienne inspirée, une sainte parmi les hommes, deux âmes lumineuses
Six panneaux tendus de rideaux blancs, une chaise et à gauche dressé, le célèbre sari blanc et bleu de Mère Teresa. Dispensaire de fortune où elle soigna les pauvres ou chambre de méditation ? « Elle est là » murmure Catherine Salviat en tenue sobre, s’avançant avec légèreté. Comment décrire le parcours de cette religieuse passionnée, icône universelle qui consacra sa vie aux plus déshérités ? Les jeunes ne doivent pas savoir qui elle est… De l’ombre à la lumière, des doutes, de l’engagement à sa volonté à toute épreuve, un portrait authentique avec une pointe d’humour. Prix Nobel de la paix, cette sainte sera canonisée le 4 septembre 2016.
© Marion Duhamel
Née en 1910 de parents albanais, Agnès dès 12 ans veut servir Dieu et choisit l’Inde comme terre d’accueil. De l’instruction, aux premiers soins, elle combat la misère avec force et détermination. En 1950, cette catholique fonde à Calcutta sa Congrégation « les Missionnaires de la Charité ». Désormais « Mère Teresa », vêtue de son sari blanc bordé de bleu (couleur de la Vierge) œuvre à travers le monde jusqu’à la fin de ses jours. Hommage vibrant à une figure d’amour, solaire, humble sous les traits de Catherine Salviat étonnante de simplicité et juste dans l’interprétation.
© Marion Duhamel
Après « la Comtesse de Ségur, née Rostopchine », Pascal Vitiello présente Mère Teresa dans une mise en scène épurée et avec une comédienne talentueuse, rayonnante et proche du public. L’exercice n’est pourtant pas aisé de traduire en une heure les remous, les sentiments, le tempérament et le courage de la « Mā » (mère en bengali) réconfortant les enfants de la rue, se confessant au pape Jean-Paul II ou rabattant les brebis égarées, un destin exceptionnel. La lumière ténue accompagne le récit dans la profondeur des ténèbres, les drames, l’intime et la lumière vive emporte le spectateur dans les fêtes hindoues, les joies et enfin la reconnaissance de cette femme miséricordieuse. Quelques vidéos représentent l’Inde. Ici pas de miracle mais une grande générosité et une touche de modernité.
Mère Teresa a fait couler beaucoup d’encre et notamment celle de la plume de Joëlle Fossier. Ce portrait s’inscrit dans un triptyque : « Femmes d’exception. Mes seules en scène » rendant hommage à la Comtesse de Ségur, Mère Teresa et Sarah Bernhardt. Malgré les épreuves, des femmes fortes et courageuses prennent en main leur destinée. Une leçon d’humanité.
« Mère Teresa, ombre et lumière»
Texte Joëlle Fossier
Mise en scène Pascal Vitiello
Assistant à la mise en scène François Raüch de Roberty
Interprétation Catherine Salviat
Lumières Matthieu Nenny
Vidéos Bruno Bacceseschi
Costume Brigitte Demouzon
Du mardi 31 mai au 2 juillet 2016
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi 19h
Samedi 20h30; dimanche 15h; relâche lundi
Artistic Théâtre
45 rue Richard Lenoir
75011 Paris
http://www.artistic-athevains.com/