"MOLLY OU L’ODYSSÉE D’UNE FEMME", ÉBLOOMISSANTE

Molly ou l’Odyssée d’une femme mise en scène Hélène Arié et Antony Cochin © François Vila

Molly Bloom s’échappe du lit conjugal car elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle nous livre alors des moments de vie sous forme de réminiscences. Dans le livre Ulysse de James Joyce, il s’agit du dernier chapitre où Molly est Nora, l’épouse, l’inspiratrice de l’auteur qui choisit la date de sa rencontre à Dublin le 16 juin 1904, pour nous donner à entendre une des plus belles déclarations d’amour, qui met un point final à sa grande œuvre. Le sujet de l’Odyssée est une source d’inspiration où Léopold Bloom représente Ulysse et Molly Bloom, Pénélope.

Formée au Conservatoire national d’art dramatique de Paris, Théâtre national de l’Odéon, Hélène Arié adapte le dernier chapitre d’ Ulysse de James Joyce, sous le titre Molly ou l’odyssée d’une femme. Repris au Festival de Sarlat en 2019 et à Ecouen en 2022, le spectacle revient avec la préparation d’une tournée en 2024.

Formé au Conservatoire de Cholet, du VIIème de Paris, l’Atelier du théâtre du Rond-Point et l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique (ESAD), Antony Cochin est co-metteur en scène avec Hélène Arié de Molly ou l’Odyssée d’une femme créé au festival d’Avignon Off en 2018.

En tant que comédienne, Hélène Arié offre une subtile interprétation du texte qu’elle a adapté. La pensée nocturne d’une femme déroule dans le temps et l’espace sa vie à partir de l’enfance. De ce fil conducteur, un kaléidoscope émerge avec différents points de vue où la relation au masculin à travers l’expérience de Molly et celle d’autres femmes apparaît avec les nuances qui teintent le récit d’une jolie palette d’émotions et de sentiments. « Écoutant aux portes de son cœur », Molly part à la recherche de son monde enfoui et nous le livre. Le langage direct qui ne tourne pas autour du pot pour dire les choses de l’amour au niveau de l’acte ne bascule jamais dans la vulgarité, le texte ayant fait scandale à son époque. Interdit en Grande-Bretagne comme aux USA jusqu’en 1934, le roman introduisait toute une part de la littérature actuelle tant il était et reste sulfureux. De « bonnes formules » font rire le public, surtout masculin. Le mot du début et de la fin est « oui ». A la fin, c’est celui du consentement de la femme. Le flux de conscience, livré par un texte sans ponctuation à l’écrit, coule avec de courts silences et les mouvements du corps dans l’espace où se trouvent une assise avec un repose pied au centre et un bureau avec une chaise côté jardin. Le corps de l’actrice vêtue d’habits souples et sans souliers est aussi fluide que ses paroles déversées parfois comme un « marabout de ficelle » tant le fonctionnement langagier repose sur l’association d’idées. Comme il est dit sur scène de Molly, seule en scène, Hélène Arié est « ébloomissante » dans le rôle, sans jamais en faire trop.

Molly ou l’Odyssée d’une femme mise en scène Hélène Arié et Antony Cochin © François Vila

Informations pratiques

MOLLY OU L’ODYSSÉE D’UNE FEMME

Auteur
D’après Ulysse de James Joyce
Traduction et adaptation Hélène Arié

Mise en scène
Hélène Arié et Antony Cochin

Avec
Hélène Arié

Création lumière Jean-Luc Chanonat
Création musicale Céline Andréani
Création sonore Enzo Bodo
Costume Roberto Rosello
Conception graphique Caroline Tillié