« Monstres indiens », Conception Etienne Cuppens et Sarah Crépin, au Théâtre Paris Villette.

Un article de Pierre-Alexandre Culo.

 

Chamanisme sur transats – l’étonnant voyage d’Etienne Cuppens et Sarah Crépin.

 

Serait-ce un voyage dans les profondeurs d’une jungle, ailleurs, à des milliers de kilomètres, ou les  visions fantasmées d’un enfant qui rêve, là-bas, à des milliers de kilomètres ? Qu’importe, tant que reste ce cabaret kaléidoscopique où fantasmes et illusions se tressent et se démultiplient à l’infini. Etienne Cuppens et Sarah Crépin proposent une envolée sensorielle dans un dispositif surprenant et magique.

© Roger Legrand

L’ambiance est bucolique sur le plateau du Théâtre Paris-Villette où sont installés en cercle des transats sous une impressionnante guirlande de liane. Confortablement installés, les spectateurs se retrouvent le temps d’un noir encerclés de miroirs. Un espace invisible se déploie et se démultiplie devant nos yeux. Les reflets de ce corps à l’infini, comme des visions hallucinogènes, se complètent et se répondent. Une jungle se met à pousser, les lianes prennent vie et grandissent dans nos yeux, les reflets sombres des têtes des spectateurs en sont le sol terreux. L’humidité et l’odeur de mousse se diffusent dans ce rêve collectif.

« A six ans, je me suis inventée une autre identité. J’étais une indienne qui arrivait d’un ailleurs très lointain (…) Mon monde indien, anéanti par la sacro-sainte raison qui veut que l’on ne mente pas, n’a pas disparu. Il s’est enfoui dans un lobe intime, une zone interne où l’extase est facile et où le tempo est toujours le galop. »

Ces monstres indiens émergent dans une chorégraphie sensorielle où chaque membre de son corps pousse, s’éveille et découvre ses possibilités d’action, d’existence. Chaque respirations, chaque contacts sur la peau ou le sol, chaque mouvements d’air déplacé sont démultipliés par la grande proximité avec les spectateur.   Avec fouge, Sarah Crépin  et ses doubles se dévoilent sur une composition musicale hétéroclite offrant l’énergie nécessaire à leurs croissances.

Monstres indiens est un expérience perceptive stimulante, une boîte à merveilles pour retourner – ne serait-ce qu’un court instant – dans le cœur palpitant de l’enfance.

© Roger Legrand


Monstres Indiens

Conception La BaZooKa (Etienne Cuppens / Sarah Crépin)
Mise en scène Etienne Cuppens
Interpretation et chorégraphie Sarah Crépin et Claire Laureau
Réalisation décors Vincent Le Bodo
assisté de Joël Cornet, Barbara Cuppens, Pascale Le Bodo, Alexandre Xénakis
Création lumière Christophe Olivier
assisté de Benjamin Lebrun
Réalisation costumes Marion Egner
Collaboration artistique Christophe Morisset

Du 20 au 22 janvier 2017

Durée: 50min

Théâtre Paris-Villette
211 avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

www.theatre-paris-villette.fr