« Pour une politique du spectacle vivant (Chroniques aller-retour : 1997-2014) » de Fabien Jannelle Editions Solitaires Intempestifs
Préface de Bernard Latarjet
Pour une politique du spectacle vivant réunit des articles que l’auteur a écrits au fil de l’actualité politique et professionnelle. Ceux-ci traitent aussi bien de la politique du spectacle vivant, de la crise de la diffusion et de la production que de la question du public ou du rayonnement international et furent édités dans diverses revues. Il en sélectionna neuf et ajouta à chacun d’eux un « commentaire ». Ces compléments, « Chroniques aller-retour : 1997-2014 », apportent un éclairage autre et permettent une approche plus libre.
Le sommaire est éloquent sur l’ambition de l’ouvrage : « Les origines de la crise de la diffusion », « Refonder l’exception culturelle française », « La place du public dans la diffusion », « L’intermittence, la production et la décentralisation », « Quel avenir pour les compagnies ? », « L’optimisme de la volonté »… Et si tout cela pouvait contribuer à la mise en œuvre d’une politique du spectacle vivant ?
Sommaire :
– LES ORIGINES DE LA CRISE DE LA DIFFUSION
Une crise qui date des années 1980. Une origine complexe et une résolution difficile. Une offre artistique qui ne cesse d’augmenter et des pratiques professionnelles qui aggravent la situation. Un ministère incapable de repenser sa politique pour le spectacle vivant.
– REFONDER L’EXCEPTION CULTURELLE FRANÇAISE
Une reconfiguration territoriale des institutions est-elle possible? Une clé unique de répartition des subventions par label est-elle une bonne idée? Comment redéfinir les missions du ministère de la culture? Faut-il en finir avec les labels et réhabiliter le conventionnement? Sortir des approches fragmentaires.
– LA PLACE CENTRALE DU PUBLIC DANS LA DIFFUSION
L’état de santé de la diffusion est dépendant des situations sociétales et des politiques d’élargissement des publics dans les institutions. Quand l’appauvrissement des relations sociales, la vague du consumérisme et du divertissement croisent les dérives du service public.
– LA DIFFUSION COMME ÉLÉMENT D’UN ENSEMBLE
Pourquoi extrait-on la diffusion de l’ensemble auquel elle s’articule? La dérégulation du marché menace le modèle français. Des productions difficiles à boucler, des prix de vente à la hausse, des tournées qui s’étiolent et des séries qui se réduisent comme une peau de chagrin, un élargissement du public en panne. L’Europe et l’international sont une opportunité.
– L’INTERMITTENCE, LA PRODUCTION ET LA DÉCENTRALISATION
Sortir l’intermittence de sa dimension strictement sociale. Ne pas réguler, c’est faire le lit du marché. Aller vers une coordination des politiques culturelles publiques. Agir sur les cahiers des charges des institutions afin de modifier en profondeur et durablement le système de production des œuvres. Redonner un sens pour aujourd’hui et demain à l’action du ministère de la culture.
– LE DÉPÉRISSEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
Nicolas Sarkozy fête à sa manière le cinquantième anniversaire en installant le Conseil de la création artistique qui est un désaveu de l’action du ministère de la culture, lequel n’a pourtant n’a cessé de produire ou d’initier des projets de réforme. Cette difficulté à s’adapter durablement aux temps présents explique la perte de considération des collectivités territoriales à son égard. S’ouvre ainsi une période de profonde inquiétude.
– QUEL AVENIR POUR LES COMPAGNIES ?
La situation préoccupante des compagnies indépendantes. Comment en est-on arrivé là ? La coexistence de quatre générations d’artistes est désormais structurelle. La panne de reconnaissance ministérielle, les dérives des programmations et le jeu médiatique. Trois objectifs: consolider les productions, professionnaliser les compagnies et favoriser la fluidité générationnelle.
– SORTIR DES CORPORATISMES ET DE L’IMMOBILISME
La crise de l’intermittence a révélé l’ampleur des problèmes à régler. Public réel et billetterie. La programmation tient lieu de projet artistique. L’accompagnement des artistes. Redéfinir les missions de chaque institution. La réduction de l’offre est-elle la solution?
Revoir les procédures de nomination. Changements générationnels et évolutions des pratiques professionnelles. La question des labels. La nécessité d’une réforme des politiques publiques. Les signes du changement. Un nouveau positionnement du ministère de la culture. Les artistes comme marge d’ajustement budgétaire: une situation potentiellement explosive.
– LE PESSIMISME DE L’INTELLIGENCE, L’OPTIMISME DE LA VOLONTÉ
Un tour d’horizon des problèmes du spectacle vivant et des pistes de rénovation des politiques publiques. La nécessité d’expérimenter.
– Annexe : DIX-NEUF ANS DE TRAVAIL À L’ONDA (1995-2014)
Fabien Jannelle est né en 1950. Après avoir entrepris des études d’architecture, son goût pour la sociologie l’amène dès 1970 vers les métiers de l’action culturelle. Son parcours est jalonné d’expériences très contrastées. Cette variété fut une richesse, de la direction des maisons des jeunes de Nanterre à la direction des relations publiques au Théâtre national de Chaillot en passant par la responsabilité du centre culturel municipal d’Argenteuil, il se poursuit avec la fondation de la scène nationale de la Ferme du Buisson et la direction pendant dix-neuf ans de l’Office national de diffusion artistique (Onda). En 1982, il fonde avec Michel Crespin « Lieux publics », premier centre de création pour les arts de la rue. En 1998, il fonde et préside le Fonds Roberto Cimetta pour la mobilité des artistes de la Méditerranée. Il est l’auteur ou a dirigé de nombreuses études à la demande du ministère de la Culture.
Pour une politique du spectacle vivant (Chroniques aller-retour : 1997-2014) de Fabien Jannelle
Préface de Bernard Latarjet
Éditions Solitaires Intempestifs
1 Rue Gay Lussac
25000 Besançon
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