« RÉMI », l’émouvant périple d’un enfant nomade

Rémi, mise en scène Jonathan Capdevielle © Marc Domage

Avec comme source d’inspiration le roman Sans famille d’Hector Malot, Jonathan Capdevielle écrit Rémi, un spectacle poétique et touchant sur l’histoire d’un jeune garçon dont la vie est faite de voyages, de rencontres et de musique.

Battre la campagne, battre le pavé

Il était une fois Rémi, un enfant abandonné et recueilli par Madame Barberin avant d’être vendu à l’âge de 10 ans à un mystérieux individu nommé Vitalis. Celui qu’il appelle « Maître », fait office de mentor et guide spirituel. Vitalis apprend à Rémi l’art du spectacle et l’intègre dans sa troupe de saltimbanques aux côtés du singe Joli-Cœur et du chien Capi. Ensemble, ils parcourent la France de ville en ville et gagnent leur vie grâce à leurs numéros. Au fil de ces aventures vagabondes, Rémi fait des rencontres, se construit et arpente le monde entre joie et tristesse.

Sur la scène du Théâtre de Gennevilliers (T2G), ce voyage initiatique devient un récit sensible qui se déroule au gré de tableaux vivants, esthétiques et sonores. Le travail de Jonathan Capdevielle sur le son fait de cette pièce une expérience immersive. Par moments, il y a un véritable glissement entre le spectacle qui s’apprécie visuellement et la fiction audio. La salle s’assombrit, laissant le public dans le noir pour que l’attention se focalise entièrement sur un enregistrement sonore. Ce choix d’utiliser différentes sources de son au-delà des voix des comédiens spatialise l’espace scénique, rend l’hors-champ saisissable, crée une ambiance particulière.

Ce choix de mise en valeur du son est d’autant plus marquant qu’il n’y a pas de décor. Les interprètes investissent donc un espace brut qui s’anime également grâce aux costumes et masques qu’ils portent et qui leur confèrent un aspect étrange. Rémi (Dimitri Doré) a un côté clownesque, Vitalis (Babacar M’Baye Fall) porte un large manteau marron de western, Capi (Michèle Gurtner) est un chien-humain à bottes blanches et au poil long, Joli-Cœur (Jonathan Drillet) un singe tantôt groom, tantôt rockeur…et d’autres personnages extravagants viennent compléter cette collection d’accoutrements extraordinaires.

Une invitation à faire partie du voyage

Les comédiens nous embarquent avec eux et le public suit leur cheminement. Il y a des passages particulièrement drôles, d’autres bien plus tristes mais le jeune Rémi porte en lui cette joie et cette naïveté qui fait ressortir l’âme d’enfant des plus grands. Un CD racontant la suite est également distribué à la fin de la représentation afin de poursuivre l’histoire en dehors du théâtre.

Destinée à un jeune public, la création théâtrale de Jonathan Capdevielle est une adaptation émouvante de l’œuvre d’Hector Malot dont il se dégage une étrangeté attachante. Pendant 1h30, elle transforme les spectateurs en témoins des péripéties du jeune héros. C’est une histoire à hauteur d’enfant qui joue avec délicatesse sur la frontière entre le réel et l’imaginaire.

Rémi, mise en scène Jonathan Capdevielle © Marc Domage

Informations pratiques

RÉMI

Conception et mise en scène
Jonathan Capdevielle

Adaptation
Jonathan Capdevielle, en collaboration avec Jonathan Drillet

Avec
Dimitri Doré, Jonathan Drillet, Michèle Gurtner et Babacar M’Baye Fall

Assistante à la mise en scène (création) Colyne Morange
Assistant à la mise en scène (tournée) Guillaume Marie
Conception et réalisation des masques Étienne Bideau Rey
Costumes Colombe Lauriot Prévost
Assistante Costumes Lucie Charrier
Habilleuse Cara Ben Assayag
Coiffe Vitalis Mélanie Gerbeaux
Lumières Yves Godin
Régie lumières David Goualou
Musique originale Arthur B. Gillette
Création son Vanessa Court
Régie son Vanessa Court en alternance avec Johann Loiseau
Régie générale Jérôme Masson
Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore,
Pauline Delaplace et Isabelle Morel

Dates
Du 11 au 14 mai T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National
Du 17 au 20 mai Tandem, scène nationale Arras-Douai
Du 31 mai au 3 juin Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène Européenne
Du 15 au 18 juin Comédie de Béthune, Centre Dramatique National