« THE SCARLET LETTER »  L’infinie violence de l’amour! 

L’incandescente Angélica Liddell revient sur la scène française avec une adaptation, une nouvelle fois très libre et exutoire, de La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorme. L’artiste catalane livre un spectacle croisade contre la pudibonderie du nouveau féminisme post-Weinstein, et plus largement contre la répression sociale de cette violence nécessaire des passions humaines. Malgré un caractère explosif qui en devient parfois incompréhensible, cette nouvelle création envoûte et interpelle tant par la beauté des ses images scéniques que par la présence magnétique d’Angélica Liddell.

Nathaniel Hawthorne publie La Lettre écarlate en 1850. L’auteur américain y peint la société puritaine de Boston du XVIIème siècle dans laquelle Hester va être condamnée à porter la lettre A sur ses vêtements, symbole public de son crime d’adultère. Aujourd’hui c’est Angélica Liddell qui porte cette emblème de littérature américaine, brodée sur une robe noire particulièrement austère. A pour Angélica, A pour Artaud, cette lettre va représenter bien plus que la dite faute d’adultère mais l’ambivalence nécessaire et naturelle ente l’amour et la violence, la passion et le crime. Et elle n’y parle pas que d’amour ! Mais bien des passions, des désirs des hommes et des femmes, des artistes qui ont ressenti ce besoin viscérale de transgresser les limites pour trouver de la beauté. L’artiste nous questionne avec fougue sur l’existence de ces artistes décrié.es qui sont maintenant hautement salué.es. Comment faire du Baudelaire sans Baudelaire et ses prostitués ? Comment faire du Pasolini sans Pasolini et ses multiples procès ? Artaud sans Artaud ? Angélica Liddell demande de la laisser être une criminelle, de la laisser transgresser et trouver la beauté de son geste artistique. Et elle l’embrasse cette beauté ! Malgré des longueurs et fioritures scéniques, chacune des propositions est emplie d’une nécessité d’être, un désir au présent d’agir et de crier.

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© Simon Gosselin

Dans un écrin de rouge cardinal, un choeur d’hommes nus s’agite autour d’elle et de ses volontés. Entre corps parfaitement érotisés et objets d’arts, les hommes sont révélés pour leur beauté. A la merci des désirs et objets de fascination. Qu’est-ce qui sépare l’adoration de la soumission ? La création lumière y est sublime, mettant ces corps et leurs espaces particulièrement en valeur. Chaque tableau est une véritable oeuvre d’art mouvante. Lorsque certains passages semblent surfaits ou gratuits, la beauté nous rattrape toujours. 



Angélica Liddell nous laisse avec cette pensée, ce questionnement ou cette vérité : il nous faut l’infinie violence de l’amour.

Informations pratiques

Auteur(s)
Librement inspiré du roman de Nathaniel Hawthorne

Texte, mise en scène, scénographie, jeu
Angélica Liddell

Avec
Joele Anastasi, Tiago Costa, Julian Isenia, Angélica Liddell, Borja López, Tiago Mansilha, Daniel Matos, Eduardo Molina, Nuno Nolasco, Antonio Pauletta, Antonio L. Pedraza, Sindo Puche

Dates
Du 10 au 26 janvier 2019

Durée
1h40

Adresse
Théâtre National de La Colline
15 rue Malte Brun 75020 Paris

Informations et dates de tournée
https://www.colline.fr/