Zoé [et maintenant les vivants], mise en scène Théo Askolovitch © Christophe Raynaud de Lage
Après sa création au Théâtre Ouvert 66 jours dévoilant le combat d’un jeune homme contre le cancer, Théo Askolovitch aborde la relation à nos morts avec Zoé [et maintenant les vivants]. Continuant sa lancée sur le thème de la réparation, il a voulu prendre la parole sur le deuil et la résurrection.
Face au public, Sacha, Nola et leur père nous livrent leurs souvenirs, disputes et les épisodes précieux de leur vie qui ont suivi le décès de la femme de leur vie. Évoluant sur un fond blanc au sol et à l’arrière-plan, le trio se forme et se déforme pour nous raconter tour à tour leur version des faits à un, deux ou trois. Le décor est simple : quelques chaises et portants avec habits.
L’écriture du metteur en scène oscille entre tragique et humour. Jamais de pathos. Les transitions et ruptures s’enchaînent avec facilité et douceur. Il aborde des questions essentielles : Comment se reconstruire après le décès de sa femme ? A-t-on le droit de refaire sa vie? Comment parer à la colère de ses enfants ?
Le spectateur est toujours agréablement surpris par le changement de ton de la pièce. On passe facilement du discours de l’enterrement à des moments plus légers, d’un parler très contemporain à une parole plus littéraire. Le public assiste à des flashbacks de souvenirs des personnages concernant des conversations importantes du passé. Certaines versions se contredisent et les scènes sont alors rejouées ce qui provoque le rire du spectateur.
Marilou Aussilloux nous embarque complètement dans son émotion de femme solide bientôt à son tour mère alors qu’elle était déjà devenue la figure maternelle de la famille.
Comment réagir quand son père veut refaire sa vie ? Avoir un enfant d’une autre femme? Peut-on l’aimer sans trahir la défunte?
La projection vidéo sur l’arrière-plan permet de donner vie à l’âme de la mère en projetant des phrases qu’elle aurait pu prononcer si elle était encore vivante. La musique vient rythmer aussi la pièce et apaiser la sphère familiale.
Le trio formé avec Serge Avédikian rend un très bel hommage à la maman du metteur en scène disparue lorsqu’il avait 14 ans. Il permet de traiter le sujet du deuil de façon positive et devient alors un hymne à la vie et à l’amour. Courez les voir jusqu’au 21 octobre au Théâtre Ouvert !
Zoé [et maintenant les vivants], mise en scène Théo Askolovitch © Christophe Raynaud de Lage
Informations pratiques
ZOÉ [ET MAINTENANT LES VIVANTS] – Création 2023
Auteur(s)
Théo Askolovitch
Texte aux éditions Esse que
Mise en scène
Théo Askolovitch
Assistant à la mise en scène Flavien Beaudron
Avec
Théo Askolovitch, Marilou Aussilloux (ou Maïka Louakairim les 11, 13, 19 et 20 octobre), Serge Avédikian
Collaboration artistique Marilou Aussilloux
Création son Samuel Chabert
Création lumière Nicolas Bordes
Création vidéo Jules Bonnel, Robinson Guillermet
Costumes Juliette Chambaud
Stagiaire à la mise en scène Mathilde Ngasi
Dates
Du 5 au 21 octobre 2023 au vendredi 20 octobre au Théâtre Ouvert, Paris
Lundi, mardi, mercredi à 19h30, jeudi, vendredi à 20h30
Samedi 7 octobre à 20h30
Samedi 14, 21 octobre à 18h
Durée
1h10
Adresse
Théâtre Ouvert
159, avenue Gambetta
75020 Paris
Informations complémentaires
Théâtre Ouvert
theatre-ouvert.com