Retrouvez-ici quelques brèves sur les spectacles présentés dans le Festival OFF.
J’vous ai apporté des bonbons, de et mis en scène par Sebastiano Saramago au Théâtre des Lila’s. Ils s’appellent Jef, Pierre et Jacky, trois bons copains ayant grandi au siècle dernier. A travers les chansons de Brel, ils racontent l’histoire de leur vie, de leur enfance espiègle à leurs derniers instants. Un trio complice à la manière des frères Jacques, idéal pour découvrir ou re-découvrir la musique de Brel dans une ambiance festive et décalée, partagée entre les parties de pêche au bord de l’étang et les soirées d’attente sous un réverbère. Enchaînements impeccables pour un récit simple et chargé d’émotion ; les trois compères ne se contentent pas de chanter Brel : ils l’interprètent, avec brio, accompagnés par une pianiste-guitariste en live. De la nostalgie, un brin de tristesse parfois, mais surtout une immense joie de vivre dans ce spectacle qui vous laisse une impression d’apaisement et des mélodies plein la tête. Un hommage vibrant à l’oeuvre du Grand Jacques.
Dalida rencontre Barbara, de et par Luc Lazza au Pixel Avignon (salle Bayaf). Pour sa dernière avignonnaise, Luc Lazza nous a proposé une représentation unique mélangeant ses deux spectacles du OFF, « Dalid’Amour/Délit d’Amour » et « Rappelle-moi… Barbara ». Quelques accessoires pour symboliser les deux femmes, et le récit d’une rencontre fictive qui se tisse au fil de leurs chansons… Luc Lazza est indubitablement passionné, habité même, pourrait-on dire, par les deux femmes. Toutefois, sa performance souffre de la mauvaise acoustique de la salle et de la musique sur bande enregistrée, et ses interprétations enflammées paraissent souvent bien maladroites ou un peu décalées, assez déclamatoires, aussi, parfois. C’est dommage, car cette semi-improvisation de fin de festival témoigne à la fois d’une excellente maîtrise des œuvres des deux chanteuses et d’une grande générosité dans le travail. A découvrir dans un cadre plus approprié, peut-être…
Tío, itinéraire d’une enfant de Brassens, de Christina Rosmini, mise en scène Marc Pistolesi au Grand Pavois. Avec les mots de Brassens, Christina Rosmini nous raconte son histoire et celle de sa famille, venue de Corse, d’Espagne et d’Italie, et dont la vie fut rythmée par les mélodies de cet « oncle » spirituel, épris de poésie et de liberté. Créer un spectacle musical composé à 95 % des paroles de Brassens, pour conter un récit intime, pari relevé ! Christina Rosmini est un concentré d’énergie enflammée et une figure hautement charismatique, à la voix pleine de colorée. Avec ses compagnons, elle nous embarque dans la chaleur méditerranéenne pour parler de patrie et d’amour, de joies et de déchirements à travers ses propres compositions. Son histoire très personnelle a quelque chose de quasi-universel, car c’est aussi un peu celle de milliers d’expatriés d’hier et d’aujourd’hui. A la fois drôle, émouvant et tendre, ce spectacle regorge d’inventivité dans sa forme, mêlant projections et multiples accessoires très évocateurs, comme c’était déjà le cas dans « El Niño Lorca » présenté dans le Festival OFF 2016. Une fois de plus, la réussite et entière.