Comme chaque année, certains spectacles reviennent au Festival d’Avignon après avoir été présentés lors d’une précédente édition; parfois avec quelques évolutions notables. Voilà quelques coups de coeur passés que nous avons eu la joie de retrouver cette année: il en a pour tous les goûts !
Liberté ! (avec un point d’exclamation), de et avec Gauthier Fourcade, mis en scène pas William Mesguich à l’Essaïon.
Une nouvelle année de succès pour Gauthier Fourcade, qui avait déjà présenté son spectacle l’année dernière au Petit Louvre – un humour fin, tendre et sensible à la Devos, aux accents souvent philosophiques, offrant une réflexion sur la liberté et la difficulté de faire des choix, dans un monde où tous les chemins mènent à Rome, même avec des voitures qui ne tournent qu’à droite… Si vous ne connaissez pas encore Gauthier Fourcade, cet incroyable Petit Prince, il faut absolument le découvrir : on trouve rarement des humoristes d’une telle qualité, intelligents, poétiques, délicats, humbles… Le spectacle se bonifie à mesure que l’artiste, à force de répétitions, gagne en aisance : on ne s’en lasse pas. Pour en savoir plus, retrouvez notre billet de l’an dernier ici.
Epître aux jeunes acteurs (pour que soit rendue la parole à la parole), d’Olivier Py, mis en scène par Thomas Pouget au Pandora.
Présent il y a deux ans dans la petite salle de la Maison de la Poésie, le spectacle revient, cette fois-ci dans une plus grande salle (mieux climatisée!) au Pandora, avec un changement de distribution : Sylvain Lecomte remplace Delia Sepulcre Nativi pour jouer tous les rôles encadrant la Tragédie (Thomas Pouget). Si l’on est mieux installé, la salle constitue cependant une difficulté supplémentaire pour les artistes car le rapport au public est profondément modifié : la hauteur de la scène, notamment, nuit à la rupture du quatrième mur et à la prise à parti du spectateur. Pour autant, la compagnie s’en sort à merveille : Sylvain Lecomte joue la plupart du temps au pied de la scène, et compose des personnages encore plus « commerciaux », plus « présentateurs » que ne le faisait Delia, redoublant d’exubérance pour captiver l’assistance. Le pari est réussi, et les mots d’Olivier Py résonnent toujours avec la même acuité perçante, acérée, insurrectionnelle, particulièrement marquants et actuels en ces jours de Mondial de Football. A entendre absolument. L’article concernant la première version du spectacle est disponible ici.
The Band from New York, de Matthieu Mailhé et Thibault Deblache à l’Archipel Théâtre.
La joyeuse bande faussement improvisée, composée du chanteur américain « The Band » et du musicien (et souffre-douleur) Bruno, qui avait été un coup de coeur inattendu l’année dernière, revient cette année dans le même théâtre pour présenter le second volet de son spectacle. Nouveaux morceaux, nouveaux gags, mais la formule reste inchangée : bonne musique, brillantes imitations (on écouterait bien Brel pendant des heures…), humour potache et de répétition sur fond d’anglais traduit littéralement (et de clichés américains)… On pourrait regretter le manque d’innovation et de prise de risque du spectacle, mais honnêtement, pourquoi changer une équipe qui gagne ? La bonne humeur du duo est communicative, la salle rit aux éclats ; The Band from New York nous offre un show d’entertainment simple et sans prétention, pas prise de tête, 100 % feel-good et terriblement bien exécuté. Retrouvez notre billet de l’an dernier ici.
Informations et dates de tournée